Photographier la lune est un exercice ludique et formateur. C’est un bon prétexte pour sortir de sentiers battus et mieux connaître son matériel. Explications…
Photographier la lune
La première chose à connaître est le calendrier lunaire. Une recherche sur l’Internet fera aisément l’affaire. Pour les fans d’applications mobiles le choix est vaste. Sous Androïd j’utilise « LunaSolCalc » ou « TrajectoireDuSoleil » qui a l’avantage de prédire la trajectoire du soleil ou de la lune.
En second, il ne sera pas inutile de consulter les sites de prévisions météorologiques pour voir si le ciel sera dégagé.
Le matériel
Qui dit photo de nuit suppose l’utilisation d’un trépied. Pour obtenir les détails du disque solaire, l’utilisation d’un téléobjectif reste de mise. En raison de l’inclinaison de l’appareil, un boîtier équipé d’un écran orientable est un plus. La télécommande (filaire ou radio) est également utile. Une petite lampe de poche, style crayon, permettra de faire facilement les réglages dans l’obscurité.
Photographier le disque lunaire
Commencez par vous exercer un jour de pleine lune pour photographier les détails du disque lunaire. La longue focale d’un minimum de 300 mm (équivalent 24×36) est de mise. Un 500 mm ou un 600 mm (focale réelle) est un plus mais d’un usage plus pointu. Le recadrage fixera définitivement la taille finale la taille de la lune dans le cadre.
L’utilisation d’une longue focale augmente le risque de turbulences thermiques et les tremblements. Évitez de vous installer sur une terrasse ou un macadam surchauffé par le soleil, un coin de pelouse sera bien venu. Vu la clarté de la lune pollution lumineuse ne devrait pas poser trop de problème, à condition de ne pas se placer directement sous un éclairage public ou de jardin.
Les principales techniques de prise de vue nocturne sont applicables :
- Fixer l’appareil sur trépied, sans déployer la colonne centrale et en le lestant au besoin.
- Limiter les vibrations en utilisant la fonction miroir relevé, le retardateur ou mieux une télécommande.
- Débrayer l’autofocus et la stabilisation au besoin.
Anticiper le déplacement
Avec la longue focale la lune se déplace assez rapidement dans le cadre. La meilleure qualité optique sera assurée au centre de l’objectif. Une technique consiste à cadrer légèrement en avant et de déclencher lorsque la lune passe au milieu du cadre.
Les réglages
Les longues focales ouvrent rarement à plus de F/5,6, une ouverture à F/8 tirera le meilleur parti de l’objectif.
La mise au point manuelle ne sera pas si difficile à faire avec les motifs assez contrastés des reliefs lunaires. Contrôler la netteté avec la loupe de mise au point en mode live view ou en mode lecture en grossissant l’image à l’écran.
Côté exposition, il faudra veiller à ne pas cramer les hautes lumières ni plonger les parties les plus sombres de la lune dans le noir complet. Utilisez le mode M et ajustez la vitesse ou la sensibilité ISO pour obtenir une image correcte. Une valeur de 400 ISO devrait suffire avec une vitesse d’obturation idéale du 1/500è de seconde. La balance des blancs « lumière du jour » (pour le Jpeg) donnera les couleurs naturelles.
Le post traitement
La retouche des hautes lumières et des ombres est facilitée par l’utilisation d’une image RAW. Équilibrez le rendu avec les outils classiques : exposition, tons clairs, tons sombres, niveaux ou courbes, noirs… en veillant à ne pas trop contraster la lune. Améliorez la netteté et le contraste de texture : correction du voile, clarté, texture, amélioration de la netteté…
Un terrain de jeu étendu
La lune est variable en couleur, en forme, selon les conditions météo, avec sa position dans le ciel ou lors des phases d’éclipse. Si la photo de pleine lune est un exercice moins compliqué qu’il n’y paraît, on se prend vite au jeu pour enregistrer les différentes phases, faire des montages etc…