La photo de fleurs et d’insectes

Fév 9, 2021/ StephanePhotographe/ in: Photo nature/ with Comments are off for this post

La photographie de fleurs et d’insectes rassemble des techniques similaires. C’est le vaste monde de macrophotographie (ou de la proxiphotographie) de nature qui peut se pratiquer en toutes saisons et en tous lieux. Découvrez quelques astuces pour plonger le nez dans l’herbe avec votre appareil photo.


Photographier les fleurs et les insectes

La diversité des fleurs et des insectes offre une variété de formes et de couleurs. Photographier les fleurs et les insectes, voire les deux à la fois relève de la même technique. A la différence de l’insecte, la plante ne s’enfuit pas lorsqu’on l’approche. Pour mettre toutes les chances de photographier des insectes, on  préfèrera certains petits téléobjectifs d’une focale de 100 ou 200 mm pour garder la distance.

Les deux genres passent par plusieurs stades durant leur vie : œuf, larve et imago pour l’insecte, bourgeon, fleur et graine pour la plante… Ce qui amène le photographe à s’intéresser à des détails ou à un monde parfois minuscule et de pratiquer la macrophotographie ou même la microphotographie.

La proxiphotographie s’interesse à photographier les sujets à proximité, la macrophotographie demande un matériel adapté pour réaliser des grandissements 1/1 et la microphotographie réclame un dispositif spécial pour dépasser ses taux de grossissement.

La photographie d’insectes est saisonnière dans nos contrées du nord de la france mais les plantes, les champignons et les lichens peuvent se photographier toute l’année.

Si aucune connaissance spéciale d’entomologiste ou de botaniste n’est requise, une recherche plus ciblée nécessite de se documenter sur l’habitat, la période favorable pour l’observation, la répartition et les exigences de l’espèce… Il existe des atlas régionaux ou des bases de données régionales, citons : l’ INPN ou Inventaire National du Patrimoine Naturel ( https://inpn.mnhn.fr. ). Votre région ou votre département peut également éditer des plaquettes pour mettre en avant certains espaces naturels acceuillant des espèces remarquables près de chez vous. Vous trouverez aussi la liste des parcs nationaux ( http://www.parcsnationaux.fr/fr ), parcs régionaux ( https://www.parcs-naturels-regionaux.fr/ ) et des réserves naturelles de France https://www.reserves-naturelles.org/ )

En développant vos connaissances sur une espèce vous serez amener à localiser les milieux favorables : forêts, prairies, coteaux ensoleillés… l’exploitation des sites Maps ( https://www.google.fr/maps ) et de Geoportail  ( https://www.geoportail.gouv.fr ) vous sera utile avec de nombreux fonds cartographiques (topographie, vues aérienne, géologie…).

photographier les fleurs et les insectes

Un objectif macro ?

L’objectif macro est l’outil idéal pour flâner le nez dans l’herbe. Il permet d’obtenir un grossissement de 1:1 ce qui veut dire qu’un sujet de 1 mm sera représenté avec une taille de 1 mm sur le capteur. L’utilisation d’une focale de 100, 150 ou 200 mm permet de prendre du recul ou d’intercaler un avant plan devant le sujet, tandis qu’un 50 ou un 60 mm permettra de travailler plus prêt des fleurs.  Avec une grande ouverture à F/2,8, la visée optique sur un reflex reste lumineuse. Le bokeh (flou d’arrière plan) est fortement accentué par le grossissement et par l’utilisation d’une grande ouverture. La plus grande ouverture offre la plus faible profondeur de champ, avec une mise au point parfois difficile à gérer.

Chaque objectif possède son propre rapport de grossissement. Il suffit de faire le point MF (mise au point mannuelle) à la plus courte distance (0,5 m à quelques mètres selon les objectifs) et de s’approcher ou se reculer du sujet pour situer le plan de netteté. Pour s’approcher d’avantage vous devrez utiliser une bonnette (loupe à visser sur l’objectif) ou une bague allonge (bague à intercaler entre l’objectif et le boîtier.

Des objectifs spéciaux sont également disponibles comme le 65 mm Canon MP E autorisant un grossissement x5 ou l’atypique Zhongyi Mitakon 20mm avec un grossissement x 4.5.

Sachez que vous pouvez aussi  équiper votre meilleur objectif d’un accessoires comme une bonnette ou une  bague allonge (vendues par trois à un prix raisonnable). Les sites traitants du matériel et de la technique sont nombreux pout trouver ce qui vous convient le mieux.

Techniquement la macrophotographie, au rapport 1:1, est plus difficile à réaliser à main levée sur le terrain.

La photo de fleurs

Ici tout est imaginable de la photo de pleine nature au studio, du plus petit au plus grand. Certaines espèces se cultivent dans le jardin. Tout n’est pas autorisé pour autant car le prélèvement ou la cueillette de certaines plantes restent interdites au nom d’une protection totale voire locale.

La photo de studio s’intéressera à montrer un aspect botanique ou esthétique particulier, souvent épuré avec un éclairage soigné et un fond uni. La création de lumière peut être assurée à l’aide de systèmes de flashes créatifs sans fil. On peut également montrer une séquence de croissance à l’aide d’un intervallomètre et la technique du timelaps (vidéo accélérée réalisée à partir de photos).

En pleine nature, les plus beaux flous sont obtenus en se mettant au ras du sol. Vous serez souvent contraint de vous allonger et de travailler au ras du sol. L’utilisation d’un petit trépied (ou d’un trépied à colonne courte permettant ce genre de point de vue) est appréciable. Le rail macro se fixe sur la rotule et il permet d’avancer ou de reculer facilement l’appareil et son objectif pour les plus forts grossissements. Le « bean bag » (sac de haricots) permet de caler rapidement son appareil pour trouver des angles de vues rasants. L’appareil équipé d’un éran orientable peut s’avérer pratique.

Pour votre confort personnel vous pouvez utiliser un tapis de sol. Mais… Faîtes attention avant de vous allonger de ne pas écraser d’autres plantes fragiles ou protégées. Remettez de l’ordre dans les herbes aplaties avant votre départ.

Lors de la prise de vue, il y a presque toujours des détails gênants en avant ou en arrière plan. Améliorer l’image à la retouche peut être fastidieux ou compliqué. Enlever une brindille superflue est concevable (même si les « puristes » s’en offusqueront). Mais restez raisonnables et respectueux dans ce nettoyage en règle du décor !

Avec la faible profondeur de champ, affinez votre mise au point en ciblant la partie de la plante à mettre en évidence. On privilégiera par exemple le devant du lobe d’une orchidée ou le pistil ou l’étamine d’une fleur.

Attachez vous à montrer l’esthétisme de la plante, un instant de sa vie. Cherchez la bonne lumière, en tirant parti d’un contre-jour (ou d’un semi contre-jour) pour mettre en valeur la pilosité d’une tige ou la transparence d’une feuille. Si vous voulez du naturel, levez vous de bonne heure le matin !

Flash, diffuseur ou réflecteur ?

Les systèmes flash sont nombreux en partant du flash intégré, du flash crobra, du système flash créatif sans cordon et du flash annulaire. L’exposition TTL permet un dosage efficace de la lumière avec le contrôle du fill-in (équilibrage de la lumière ambiance et du flash). Mais l’effet est peu naturel dans la nature, les brillances sont difficiles à gérer. Il peut être utile de diffuser la lumière du flash et il existe un grand nombre d’accessoires (vendus dans le commerce ou bricolés) pour cet usage.

Plus ludique, plus facile à utiliser et moins onéreux, le réflecteur (blanc, argenté ou doré) se découpe et se fabrique avec du carton ou du papier d’aluminium. Placé à l’opposé de la lumière principale, il renverra une partie de la lumière sur le sujet en débouchant utilement les ombres.

Si la lumière est naturellement diffusée par les nuages, en cas de fort soleil placer un morceau de matériau semi-translucide entre le soleil (ou le flash)  et le sujet permet d’adoucir les ombres et les reflets s’en trouvent atténués.

Les réflecteurs et les diffuseurs sont les accessoires favoris des photographes de studio. Sur le terrain optez pour des solutions simples et adaptées, faciles à mettre en oeuvre et de taille réduite.

La photo d’insectes

Le rytme de vie d’un insecte est conditionné à ses besoins vitaux : se chauffer, se nourrir, trouver l’âme soeur, pondre et échapper à un prédateur… Ne vous étonnez pas si le papillon a sa propre distance de fuite ou s’il ne vous attend pas pour passer d’une fleur à l’autre ! C’est « à la fraîche » au réveil que vous surprendrez des insectes encore endormis avec un bel éclairage. Animaux à sang froid, ils ont besoin de la chaleur des rayons du soleil pour réchauffer leur corps et de l’air chaud pour voler plus facilement. En journée, les occupations ne manquent pas. Cependant certains insectes ont leurs habitudes plus casanières : une libellule profitant d’un perchoir régulier pour chasser les insectes, une coccinelle affairée sur une colonie de pucerons…

Le mondes des insectes est fascinant et vous pourrez découvrir les techniques des spécialistes comme Stephen DALTON https://www.stephendalton.co.uk/index.html

Ou Ghislain SIMARD http://www.simpho.com/ , avec une longue vidéo technique mais instructive ici : https://www.youtube.com/watch?v=ztmGOH-AO_M

Ne perdez pas de vue que la capture et la manipulation temporaire peuvent être traumatisantes (ailes abîmées etc.) ou interdites. On peut bien sur trouver une mante religieuse docile ou attirer les papillons de nuit avec un drap blanc et une lampe. Evitez le déplacement d’animaux et gardez un esprit naturaliste. Prenez plaisir à découvrir certains insectes et leurs plantes hôtes. Sachez profiter de l’émergence de la libellule avec l’exuvie ou la chrysalide du papillon… Même si cela prend du temps et même si les conditions de réussites sont parfois minces pour obtenir la belle image.

Le focus stacking

Le focus stacking est une technique d’empilement d’image capable d’accroître la profondeur de champ. La fonction est parfois intégrée au boîtier. La réalisation d’un focus stacking avec plusieurs dizaines d’image ou même la centaine suppose que le sujet soit complètement immobile, le plus souvent un animal (trouvé) mort.

Aussi impressionnante qu’elle soit, la technique ne justifie pas qu’on se rendre coupables de meurtres organisés.

Le vent, ennemi de la macro

En macro photographie est difficile de trouver le plan de netteté. L’opération se corse avec le vent qui fait bouger les tiges des plantes sur laquelle est posé l’insecte. Il est parfois possible d’installer des paravents avec des piquets. Les bricolages et les « bidouillages » sont nombreux au pays de la macro.

Le flou de bougé

On photographie le plus souvent une plante ou un insecte pour en montrer les moindres détails. Du fait du grossissement, le risque de flou de bougé est plus important. Il vous faut maîtrise les réglages de votre appareil pour contrôler la vitesse d’obturation et utiliser un supprort stable. Avec les appareils récents, il n’est pas exclu de pousser les ISOs pour conserver une vitesse d’obturation suffisante, sans trop bruiter l’image.

Le mode rafale

Plus le rapport de grossissement est élevé et plu la profondeur de champ est minime. Le plan de mise au point est délicat à trouver à main levée. L’utilisation du mode rafale à cadence élevée permet de multiplier les chances d’avoir une chance d’avoir une bonne mise au point. Cela suppose un tri méthodique et drastique sur l’ordinateur.

La rosée

La rosée naturelle est parfois recherchée. Le point de rosée peut-être calculé. Vous pouvez consulter le site https://www.meteociel.fr/ qui donne l’information du point de rosée et bien d’autres renseignements en temps réel.

Banissez l’utilisation du vaporisateur qui donne des gouttes peu naturelles et dont l’utilisation est particulièrement néfastes pour les plantes en pleine journée et en plein soleil.

Pour conclure, n’oubliez pas que la photographie d’insectes ou de plante ne passe pas forcément par le gros plan. Les ambiances, les tons, la texture sont des éléments aussi importants que la composition. A vous de trouver votre style entre la photo documentaire et biologique, les flous et les couleurs.